Renault Spider : pour le plaisir uniquement

Dans l’histoire de l’automobile, certaines voitures naissent pour bousculer les conventions. C’est exactement ce qu’a fait le Renault Spider, un roadster radical apparu dans les années 90, à une époque où la marque au losange cherchait à affirmer son image sportive. Retour sur l’histoire d’une machine aussi audacieuse que rare.

Au début des années 90, Renault est en pleine métamorphose. Fort de ses succès en Formule 1 avec Williams et Benetton, le constructeur français veut capitaliser sur cette aura sportive en proposant des modèles au caractère bien trempé. C’est dans cet esprit qu’est conçu le Renault Spider, un projet directement confié à Renault Sport. L’idée est d’offrir un roadster léger et radical, pensé pour le plaisir de conduire avant tout. À l’époque, Lotus commercialise l’Elise, et la France n’a pas d’équivalent. Renault décidedonc de combler ce vide avec une voiture sans compromis, taillée pour la route et la piste.

Sans compromis

À son lancement en 1995, le Renault Spider fait sensation. Son design aussi audacieux est inattendu pour une marque comme Renault. Avec sa carrosserie en aluminium et fibre de verre, ses portes en élytre et son absence totale de pare-brise (sur la première version), il est à mille lieues des véhicules classiques du constructeur.

L’habitacle est minimaliste : deux sièges baquets, un arceau en aluminium apparent et… c’est tout ! Ici, pas d’équipements superflus. Pas même de direction assistée ou d’ABS. Renault Sport a voulu un véhicule léger, nerveux et ultra direct, une philosophie qui rappelle celle des voitures de course.

Moteur de Clio Williams

Côté mécanique, le Renault Spider embarque le 2.0 16V F7R dela Clio Williams, un moteur déjà réputé pour son caractère sportif. Avec ses 150 ch pour seulement 930 kg, le Spider affiche un rapport poids/puissance plus qu’honorable. Résultat : un 0 à 100 km/h en 6,9 secondes et une vitesse de pointe flirtant avec les 215 km/h.

Au-delà des chiffres, c’est surtout l’expérience de conduite qui fait l’unanimité. Son châssis en aluminium, associé à une suspension affûtée et un centre de gravité ultra-bas, en fait une vraie voiture à piloter. Sur route comme sur circuit, le Spider offre une agilité et une précision de conduite exceptionnelles, renforcées par l’absence de filtre électronique.

Pare-brise

Si la première version, produite en 1995, était radicale avec son déflecteur aérodynamique en guise de pare-brise, Renault finit par proposer une seconde variante avec un pare-brise conventionnel en 1997. Une concession qui permet d’élargir un peu sa clientèle, tout en conservant son ADN sportif. Malgré cette concession au confort, le Spider reste un véhicule de niche. Son prix élevé et son caractère spartiate limitent son succès commercial.

Rareté

La production du Renault Spider s’achève en 1999, après seulement 1 726 exemplaires fabriqués. Un chiffre qui en fait aujourd’hui un véhicule très recherché par les collectionneurs. Il existe aussi une version encore plus rare : le Spider Trophy, conçu pour un championnat monotype organisé par Renault Sport. Doté d’une version poussée du 2.0 16V développant 180 ch, il était exclusivement destiné à la compétition.

Aujourd’hui, les Renault Spider s’échangent sur le marché de l’occasion à des prix oscillant entre 40 000 et 70 000 €, en fonction de leur état et de leur rareté. Un tarif élevé, mais justifié par son exclusivité et son statut d’icône atypique des années 90.

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